Bien produire pour bien manger et pour bien vivre

Texte publié le 24 avril 2024.

"Un·e paysan·ne sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté"

Alors qu’un·e paysan·ne sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, la situation des travailleuses et travailleurs de la terre ne cesse de se dégrader en raison d’un solde de plus en plus déséquilibré entre des coûts de production à la hausse et des prix d’achat à la baisse des produits agricoles sortis des fermes.

Qui plus est, l’accélération de la précarité provoquée par la baisse des salaires, entraîne des contraintes : un tiers des Français·es dit ne pas pouvoir prendre trois repas par jour contre la moitié en 2016, voire dit avoir conscience de mal se nourrir. Comment peut‑on tolérer une situation d’une telle violence ?

Les profits de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution explosent avec un taux de marge en progression de 28 points, passant de 20 % à 48 % entre 2021 et 2023 quand l’inflation sur les produits alimentaires est de 20 % sur la même période.

Cet agrobusiness est prédateur du revenus des producteur·ices sur les dos des consommateur·ices et des salarié·es de ces entreprises. À titre d’exemple, les dividendes du PDG du premier groupe laitier mondial Lactalis, sixième fortune française, ont augmenté de 25 % entre 2022 et 2023 !

Face à une mobilisation de terrain et d’ampleur totalement légitime, le gouvernement a mis en pause le plan Ecophyto, répondant ainsi aux demandes de l’agrobusiness et à l’exécutif de la FNSEA.
C’est une très mauvaise nouvelle pour l’environnement, la biodiversité et pour les paysans·nes elles et eux-mêmes, les salarié·es et saisonnier·es qui sont les plus exposé·es aux maladies (cancer, Parkinson…) directement liées aux pesticides.

Cela n’améliorera pas non plus la qualité et la disponibilité de l’eau potable en raison des pollutions, alors que cette crise majeure s’impose à nous.

Ce n’est à l’évidence pas ce type de mesures qui permettra une sortie de crise, et le monde agricole ne s’y est pas trompé, comme en témoigne l’accueil catastrophique d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture.

Les citoyen·nes ne sont pas dupes non plus face à la collusion d’intérêts contre l’intérêt général en cours dans ce secteur si stratégique et structurant qu’est l’alimentation.
Ce système agroalimentaire mondialisé est une des causes principales du changement climatique et il est dévastateur sur le plan social.

La suite dans le tract commun CGT / Confédération paysanne en téléchargement